Histoire

© Ecomusee-Creusot-Montceau, D.-Busseuil

La manufacture des Cristaux de la Reine

C’est en 1787 que la Manufacture des Cristaux de la Reine est transférée de Sèvres au Creusot. A dominance encore rurale, le territoire est choisi pour ses ressources naturelles, matières premières indispensables à la fabrication du verre et du cristal, dont des mines de charbon à proximité immédiate. La présence de cette houille en sous-sol a permis, en 1782 et juste en contrebas de la colline, l’implantation de la première fonderie au coke d’Europe continentale. Le percement du Canal du Centre, en cours à cette période, facilite l’exportation des productions. Ce château-usine abrite les fours, qui aujourd’hui encore donnent au bâtiment sa silhouette singulière, mais aussi les ateliers de taille et gravure, laboratoires, boutiques, ainsi que les logements des travailleurs, employés et directeurs.

L’empreinte de la famille Schneider

Suite à son rachat par ses concurrents Baccarat et Saint-Louis en 1832, la manufacture cesse son activité. Les bâtiments inoccupés sont rachetés en 1837 par les frères Eugène et Adolphe Schneider, nouveaux propriétaires de la fonderie, afin d’en faire leur demeure creusotine. Les Schneider ont profondément marqué le territoire de leur empreinte en construisant un véritable empire industriel et en développant le paternalisme.

La demeure patronale a vu se succéder 4 générations, pendant 124 ans. Elle a pris sa forme actuelle au début du XXe siècle sous l’impulsion d’Eugène II, qui lança une campagne de grands travaux d’aménagement et d’embellissement du château et du parc de la Verrerie, afin d’en faire un écrin digne de recevoir les personnages de haut-rang lors de visites officielles des usines. C’est à cette période que le petit Théâtre, véritable surprise architecturale et petit bijou du lieu est créé dans l’un des anciens fours, donnant au lieu des airs de Trianon. Suite aux bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments sont restaurés et on y aménage notamment le salon des 2 Amériques, paré d’un papier peint panoramique de la manufacture alsacienne Zuber.

Le musée aujourd’hui

A la fin des années 1960, après le retrait de la famille Schneider et le démantèlement du groupe du même nom, un premier musée associatif y est créé. Il prend par la suite le statut d’écomusée, celui-ci s’étoffant au cours des années de plusieurs autres sites des environs. Actuellement propriété de la Ville du Creusot, le Château de la Verrerie abrite le musée de l’Homme et de l’Industrie, géré par la communauté urbaine Creusot Montceau, et donne à voir et à comprendre la riche histoire d’un territoire résolument tourné vers l’industrie.